Ah ! L’assainissement et la place. Voilà un sujet qui ne finit pas de faire couler de l’encre.
Si un consensus s’était formé, il y a encore quelques années, autour des filières traditionnelles, de plus en plus de propriétaires préfèrent se tourner vers des installations sans tranchée.
Faisons donc le tour des solutions disponibles pour les propriétaires souhaitant s’équiper sans perdre beaucoup de place.
Comment installer un assainissement sans tranchée ?
Traditionnellement, les installations d’assainissement non collectif sont constituées d’une fosse septique suivie d’un épandage. C’est cet épandage qui force parfois les propriétaires à creuser des tranchées dans leur jardin.
En réalité, les tranchées servent à traiter les eaux usées, alors que la fosse septique se charge du prétraitement des eaux, c’est-à-dire notamment de la décantation des matières solides.
Ce traitement est fait grâce au pouvoir filtrant du sol et à l’épuration grâce aux bactéries qui y vivent.
La seule façon d’installer un assainissement sans tranchée est donc de s’affranchir de l’épandage !
Les dispositifs sans épandage
Les installations composées d’une fosse septique et d’un épandage sont appelées « filières traditionnelles ».
Elles s’opposent aux filières agréées, beaucoup plus compactes, qui doivent leur nom à l’agrément ministériel indispensable à leur commercialisation.
Il existe deux grandes familles de produits dans les dispositifs agréés :
- Les micro-stations d’épuration
- Les filtres compacts
Pour concevoir ces deux types de dispositifs, les fabricants se sont affranchis du pouvoir épuratoire du sol pour tout concentrer à l’intérieur de cuves, enterrées dans le sol. C’est ce qui permet aux filières agréées de prendre beaucoup moins de place.
Micro-station d’épuration
La micro-station d’épuration, parfois aussi appelée mini-station, utilise comme son nom l’indique le même principe épuratoire que les stations d’épuration municipales, mais à l’échelle d’un logement.
Le traitement des eaux usées se fait grâce à des bactéries présentes dans une des cuves de la station, et il est accéléré par oxygénation. L’oxygène utilisé est apporté par un compresseur.
Il existe trois technologies de micro-station :
- A culture libre – les bactéries sont en suspension dans la cuve
- A culture fixée – les bactéries sont cultivées autour d’un support au milieu de la cuve
- SBR – Un système électronique alterne les phases d’oxygénation et de décantation dans la cuve
Nous ne pouvons pas nous attarder en détail sur les micro-stations, mais il faut savoir qu’elles ont l’avantage d’être extrêmement compactes (5 à 10 m² pour 5 à 8 EH) et performantes, tout en ne produisant ni bruit ni odeurs.
Il faut tout de même compter sur une consommation électrique de 20 à 50€ par an, et un entretien annuel obligatoire. Notez aussi que les micro-stations sont interdites en résidence secondaire, car une coupure électrique prolongée peut rendre l’installation inutilisable pendant très longtemps.
Filtre compact
Le filtre compact est souvent assimilé à la micro-station, alors que les deux dispositifs ont un fonctionnement tout à fait différent.
Le filtre compact est en réalité une version miniature et condensée du combo fosse septique + épandage, qui s’affranchit du pouvoir épuratoire du sol.
Il remplace le sol par un média filtrant, un matériau ayant un pouvoir filtrant et permettant une culture bactérienne.
Ce média filtrant est disposé dans une cuve, appelée massif filtrant, située en aval d’une fosse septique. Souvent, les fabricants valorisent un déchet végétal :
- Fibre de coco
- Copeaux de coco
- Coquilles de noisette
- Ecorce de pin
Tous les dix ans environ, le média doit être recyclé et remplacé : l’opération peut être très coûteuse (1 000 à 1 500 euros).
Contrairement à la micro-station, un filtre compact n’a pas besoin d’électricité pour fonctionner, mais il a une emprise au sol un peu supérieure.
Il supporte toutefois beaucoup mieux les variations de charge (absences prolongées), et peut être installé en résidence secondaire.
Conclusion
L’assainissement sans tranchée n’est plus un mythe : la popularité des micro-stations et des filtres compacts est grandissante, et pour cause !
Ces dispositifs ont beaucoup d’arguments en leur faveur, notamment leur compacité exceptionnelle : 5 à 10 fois moins que de surface nécessaire qu’un épandage. Sans compter que l’intégration paysagère est bien meilleure.
Il faut toutefois accepter un entretien plus lourd (dans le cas des micro-stations) ou coûteux (recyclage du média d’un filtre compact) que les filières traditionnelles. Le prix à payer pour un dispositif plus petit et plus durable dans le temps !