À l’origine, cette ancienne décharge, située à proximité d’une falaise de 80 m de haut, était une propriété du BTP. Cependant, depuis sa fermeture dans les années 2000, les pouvoirs publics cherchent constamment une solution pour remettre le site en état.
En effet, la décharge de Dollemard continue de déverser dans la mer entre 30 et 80 mètres cubes de déchets par an, selon les estimations de la ville du Havre et ironie de l’histoire, celle-ci est située dans une zone estampillée du label européen Natura 2000.
La mairie a lancé une première étude en 2011, mais selon l’adjoint au maire chargé de la nature en ville et de la politique cyclable, Marc Migraine, en 2018, le document soulevait un coût important et des obstacles techniques pour extraire les déchets. La recherche de solutions techniques est d’autant plus complexe en raison de la fragilité de la falaise. Selon l’étude, un coût hors taxe entre 17 et 21,5 millions d’euros était nécessaire pour une extraction complète des déchets ainsi que la remise en état du site.
Selon la mairie, les gravats et déchets figés tiennent la falaise. Par contre, les marées et l’érosion entraînent le rejet en mer de plastique, métaux et caoutchouc. Si 90 % des déchets sont inertes, les 10 % restants posent problème à la mairie. De plus, l’érosion de la falaise a été accélérée par le passage de la tempête Eleanor en 2018.
L’État et les collectivités locales se sont mis d’accord pour éradiquer la décharge, sous la pression des associations environnementales EPLH, Surfrider ou Sea-Mer et France Nature Environnement. La municipalité du Havre a cependant demandé des études complémentaires afin de disposer de toutes les cartes en main et décider d’ici le prochain printemps.
Lancée fin 2018, la première phase d’étude a permis de déterminer la nature des déchets : gravats, caoutchouc, plastiques, métaux, terres provenant du BTP pour un volume entre 300 000 et 400 000 m3 de déchets situés dans un environnement peu accessible et particulièrement instable.
Deux solutions ont été proposées :
- Créer une digue par enrochement avec des travaux pouvant coûter entre 3,2 et 4,5 millions d’euros tous les 30 ans,
- Par excavation qui consiste à retirer 200 000 m3 de déchets afin de traiter le risque environnemental pour un coût pouvant atteindre 14,6 millions d’euros ou 7,1 millions d’euros, en cas de recyclage des matériaux.