Le lancement d’un fonds de 200 millions d’euros qui va servir à soutenir les infrastructures de gaz renouvelable a été annoncé lors du colloque du SER (Syndicat des énergies renouvelables). Selon les participants (Société Générale Assurances, la Banque des Territoires, Ademe Investissement, GRTgaz et le gestionnaire d’actifs Eiffel Investment Group), ce fonds Eiffel Gaz Vert veut participer de manière active au développement de la filière du gaz renouvelable aussi bien en France qu’en Europe.
Doté d’une capacité d’investissement de 116 millions d’euros, il ambitionne d’atteindre 200 millions d’euros d’ici fin 2020, pour le financement d’une centaine d’unités de méthanisation, sur 3 ans. Des centaines de milliers jusqu’à 10 millions d’euros seront attribués à chaque opération, à travers d’apport en capital ou quasi-capital et des prises de participation minoritaires, pour que les industriels et agriculteurs porteurs de projets puissent en garder le contrôle.
Selon la ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne, le fonds est le fruit d’un partenariat exemplaire entre acteurs publics et acteurs privés et est en cohérence la PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie).
GRTgaz et la Banque des Territoires ont chacun investi 40 millions d’euros. Le gérant du fonds Eiffel Gaz Vert, Marc-Étienne Mercadier, explique travailler sur plusieurs investissements en Europe et en France, après un premier investissement (8 millions d’euros) dans un projet dans le Doubs, porté par Naskeo.
Pour le porte-parole du Think tank France Biométhane, Pierre de Froidefond, pour assurer la transition énergétique du gaz en France, les besoins d’investissement sont massifs. Grâce au cadre de la PPE, le secteur bénéficie d’une forte visibilité, mais fait face à la baisse des subventions et des tarifs d’achat.
L’Hexagone prévoit d’augmenter jusqu’à 10 % la part de renouvelable dans la consommation de gaz, en 2030. Cependant, les objectifs de progressions dans le projet de PPE sont mesurés, avec 6 TWh de biométhane intégrés dans les réseaux en 2023, ce qui constitue un recul comparé à la PPE qui est en cours.