Lors de son interview télévisé, Emmanuel Macron a dévoilé ce qu’il a qualifié d' »écologie à la française », une approche qui, selon lui, équilibre la nécessité d’avancer tout en évitant des conséquences dommageables. Cette formule, qui a été décrite comme une « écologie de progrès », prône une écologie accessible et juste qui n’abandonne personne. Cette notion a été soutenue par 75 députés macronistes dans une tribune publiée dans Le Point, où ils ont défendu une écologie de bon sens, en opposition à ceux qui préconisent la décroissance.
Cependant, François Gemenne, membre du Giec et spécialiste de la géopolitique de l’environnement, a exprimé son scepticisme sur le concept d’une écologie « française ». Il a souligné que Macron, un converti tardif à l’écologie, envisage une approche qui n’est ni contraignante, ni restrictive, ni exigeante. Éloi Laurent, économiste et professeur, rappelle que 80 % de la législation française en matière d’environnement provient de l’Europe. Selon lui, s’il existe une écologie « française », ce serait une écologie politique, qui voit le jour en 1971 avec les mobilisations du Larzac et contre la centrale du Bugey. Cette approche mettrait l’accent sur les inégalités sociales et le pouvoir, tant en termes d’influence que d’achat.
Enfin, alors que l’écologie à la Macron promet une économie qui n’affecte pas le pouvoir d’achat des Français, Éloi Laurent souligne que l’absence de transition est ce qui exacerbe actuellement les inégalités sociales en France. Il qualifie l’approche du président de « écologie à la sauvette », tandis que François Gemmene la voit comme un ensemble de mesures qui vont dans la bonne direction, mais qui reste insuffisant. Pour lui, le public était prêt à entendre un véritable projet proposant une refonte du modèle économique, mais cela n’a pas été le cas. Il conclut en notant que la réticence de Macron à adopter une position plus ferme sur les questions environnementales pourrait être attribuée à l’effet persistant des Gilets jaunes et à une tentative d’éviter de fournir du carburant aux populistes.