La septième édition du Panorama de la chaleur renouvelable et de récupération révèle une augmentation notable de l’utilisation d’énergie renouvelable et de récupération en France, bien que cette croissance soit jugée insuffisante par les acteurs du secteur. En effet, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale de chaleur a atteint 27,2 % en 2022, marquant une progression significative depuis 2008. Cette évolution, résultant d’un effort concerté entre le Syndicat des énergies renouvelables, diverses associations spécialisées et l’Ademe, témoigne d’un engagement accru envers la décarbonation de la chaleur, malgré une dépendance persistante aux énergies fossiles qui représentent 45 % de la consommation.
La contribution des différentes sources d’énergies renouvelables et de récupération est variée, avec notamment une prédominance du bois qui représente 63 % de la production renouvelable, suivie par les pompes à chaleur. Ces avancées démontrent le potentiel de diversification des sources d’énergie renouvelable en France, englobant la biomasse, l’énergie géothermique, la récupération de chaleur fatale et l’utilisation de la chaleur de l’air ambiant. Toutefois, pour atteindre une décarbonation massive de la chaleur, les professionnels du secteur appellent à des mesures politiques ambitieuses, incluant des objectifs nationaux plus élevés et un soutien financier et humain adéquat.
Face à l’urgence climatique, les organisations professionnelles plaident pour une stratégie énergie-climat française ambitieuse, visant 55 % de chaleur d’origine renouvelable et de récupération d’ici 2030, et aspirant à une quasi-totalité d’ici 2050. Pour concrétiser cette ambition, elles recommandent de fixer des objectifs de développement pour l’ensemble des filières, d’augmenter le Fonds chaleur à 1 milliard d’euros annuellement dès 2024, et de renforcer les incitations financières pour la rénovation énergétique. Ces mesures sont jugées cruciales pour sécuriser la souveraineté énergétique de la France, atteindre la neutralité carbone et contrôler les coûts énergétiques pour les citoyens.