La transition énergétique, impérative face à la montée des besoins en énergie et aux enjeux climatiques, voit émerger les centrales solaires spatiales comme une solution potentielle de long terme. Christophe Bonnal, expert de l’Académie de l’air et de l’espace, a récemment exposé devant le Sénat les avantages et les obstacles de ces infrastructures avant-gardistes. Si la production d’électricité solaire depuis l’espace pourrait théoriquement offrir une source ininterrompue d’énergie, indépendante des aléas météorologiques terrestres, sa mise en œuvre est entravée par des défis techniques, logistiques, et financiers colossaux.
L’idée d’installer des centrales solaires en orbite repose sur l’optimisation de la captation de l’énergie solaire, en la convertissant en faisceaux d’énergie, tels que des micro-ondes, retransmis vers la Terre. Cependant, ce concept nécessite des infrastructures massives, avec des coûts estimés à 10 milliards de dollars pour chaque tranche de 2 GW d’électricité produite. Bien que la technologie spatiale progresse, aucun système de lancement actuel ne permettrait de déployer une telle capacité à court terme. Les efforts colossaux requis pour la logistique des lancements, la gestion des orbites et la maintenance en espace laissent planer des doutes sur la viabilité de ces projets.
En dépit des promesses qu’elles recèlent, les centrales solaires spatiales pourraient ne pas voir le jour avant plusieurs décennies. Les coûts prohibitifs, combinés aux défis techniques et environnementaux, rendent cette perspective moins séduisante que les solutions terrestres. Néanmoins, les innovations induites par ces recherches, comme l’amélioration des cellules photovoltaïques ou le développement de technologies de transfert d’énergie, pourraient impacter positivement d’autres domaines. Ces avancées justifient la poursuite d’études et de programmes expérimentaux, même si une exploitation commerciale à grande échelle reste incertaine avant 2060.