Pour de petits investisseurs, l’unique opportunité de produire de l’énergie verte est l’hydroélectricité. Cette dernière pourrait, toutefois, subir les conséquences de la hausse des températures ainsi que la diminution du débit des rivières. Ce qui est le cas sur le Doubs.
En 2010, Philippe Lafaurie et Alain Migeon ont tablé sur un débit moyen de 60 m3/s lorsqu’ils ont investi dans une double turbine sur la rive gauche du Doubs du site des Forges de Fraisans. Pourtant, depuis 2015, ils sont passés de 15 j/an, en dessous de 20 m3/s, à 100 j. Pourtant, dans la production hydroélectrique, la hauteur de chute de l’eau vers la turbine est très importante.
Le photovoltaïque et l’éolien étant l’apanage des grands groupes de par leurs coûts, les petits investisseurs trouvent dans l’énergie hydroélectrique l’unique solution pour produire de l’énergie verte. En Bourgogne Franche-Comté, il existe 220 sites de production d’énergie hydroélectrique pour une production équivalant à une tranche de centrale nucléaire, soit 522 mégawatts.
Si l’on ne considère pas les 240 mégawatts produits sur le barrage de Vouglans, cette tranche peut être un peu moins. En effet, la majorité des producteurs d’électricité amateurs affichent une tranche de 30 à 500 kilowatts/h. Pour MM. Lafaurie et Migeon, celle-ci est de l’ordre de 400. L’évolution critique du débit du Doubs freine, toutefois, l’enthousiasme de ces derniers qui s’interrogent sur le bien-fondé d’un nouvel investissement puisqu’ils ont été obligés de remettre de l’argent jusqu’au remboursement de leurs emprunts. Dans le contexte du réchauffement climatique, il n’est pas assuré que le débit va se rétablir.
M. Migeon, en tant que président de l’association de producteur d’hydroélectricité sur le Doubs, compte réunir les producteurs régionaux en étendant l’association à l’ensemble de la Bourgogne-Franche-Comté. L’hydroélectricité représente 8 % de l’ensemble de la production d’EnR de la région, y compris Vouglans. Si aucune aide n’est susceptible d’être attribuée à l’investissement dans les turbines, l’Ademe peut financer les études de faisabilité.