Durables, semi-transparents, ultra-légers et souples. Telles sont les propriétés des films solaires innovants qui ont été mis au point par Armor, une entreprise sise à Nantes. Pour la production d’énergie renouvelable, ces panneaux solaires du futur ouvrent de nouvelles perspectives.
Selon Hubert Boisredon, PDG d’Armor, depuis une dizaine d’années, l’entreprise a mené des travaux de recherches et de développement afin d’apporter dans le domaine du solaire une « innovation de rupture ». En collaboration avec des scientifiques de l’INES (Institut national de l’énergie solaire), Armor a donc élaboré un film d’une légèreté remarquable (450 g/m2) et ultra-fin, baptisé Asca.
Souple, flexible, translucide, écologique et recyclable, Asca peut couvrir des dômes ou encore épouser des formes arrondies ou plus complexes. Le film laisse également passer la lumière et transformer celle-ci en électricité lorsqu’il sera appliqué sur des surfaces vitrées. Il est exempt de métaux rares et ne contient que des éléments d’origine organique. Ces propriétés constituent ses atouts majeurs par rapport aux panneaux classiques.
De nombreux pays sont déjà séduits par cette innovation française qui est déjà déployée au Togo, en Afrique. Armor a travaillé en partenariat avec l’UNESCO lors d’une opération de soutien à l’éducation. 200 écoliers ont reçu des kits solaires. Il s’agit d’une pochette équipée d’un film photovoltaïque pour permettre aux enfants de disposer d’une lumière le soir grâce à une lampe mobile chargée durant le jour d’école.
Le film d’Armor pourrait également trouver sa place sur les surfaces verticales vitrées de Dubaï. D’autant plus que l’émirat ambitionne d’atteindre 1 GW de puissance installée en matière d’énergie renouvelable.
Les travaux de recherches d’Armor se poursuivent aujourd’hui afin que les rendements de ce film photovoltaïque puissent progresser. En effet, à l’heure actuelle, ces rendements sont de 5 à 8 % si sur le marché, certains modules offrent des rendements allant au-delà de 20 %. Si un panneau classique n’atteint une compensation carbone qu’au bout d’un an, le film ne fonctionnera que durant 4 à 6 mois pour l’atteindre.
Outre les travaux de recherches scientifiques, un outil de production, capable de fabriquer annuellement 1 million de mètres carré de film Asca, a été conçu. Selon les explications d’Hubert Boisredon, le démarrage de la production est nécessaire afin que l’entreprise puisse entrer dans une dynamique permettant de réduire les coûts. L’entreprise réfléchit actuellement sur le déploiement de quelques démonstrateurs pilotes.