La start-up nantaise, Lhyfe, a eu l’idée de produire de l’hydrogène qui pourrait remplacer ces carburants polluants. Ainsi, dès l’an prochain, Lhyfe projette de produire de l’hydrogène 100 % vert, par plusieurs centaines de kilos, à Bouin. Selon Matthieu Guesné, fondateur et patron de la start-up, il s’agit du premier électrolyseur de taille industrielle qui va être alimenté avec une énergie renouvelable.
Lhyfe a officialisé une levée de fonds de 8 millions d’euros en plus des 3 millions de subventions publiques. La start-up ambitionne ensuite d’installer, près des champs d’éoliennes, des unités de production en mer dans les 5 ans.
Selon le président du Syndicat d’énergie de Vendée (SyDEV), l’un des investisseurs de Lhyfe, Alain Leboeuf, cela constitue l’aboutissement de la mobilité verte. Cependant, selon les estimations de l’Agence internationale de l’Énergie, 95 % de la production mondiale de carburants sont issus d’énergies fossiles. Cela représente, chaque année, 830 millions de tonnes d’émissions de CO2.
La construction du site de production de Lhyfe est prévue dans le courant du 1er trimestre et le début d’exploitation, début 2021. Le site sera relié à un parc éolien de 8 mâts et débranché du réseau de manière progressive. L’intermittence de cette énergie verte constitue, cependant, un inconvénient important. En effet, l’usine sera à l’arrêt en l’absence de vent.
Lhyfe assure qu’un outil prédictif « technico-économique » a été mis au point pour anticiper les jours où le vent sera faible. L’entreprise ajustera ensuite la production quotidienne en prévoyant également les besoins de ses clients. Cela garantira, quel que soit l’état du vent, la disponibilité de l’hydrogène tous les jours, selon Matthieu Guesné.
L’entreprise nantaise prévoit également de fournir journalièrement 300 kg d’hydrogène pour ensuite atteindre 1, voire quelques tonnes. Quant au prix de l’hydrogène, l’entreprise se dit être capable de proposer un tarif à la pompe compétitif. Le plein pourrait coûter entre 70 et 90 euros pour permettre un parcours de 700 à 800 kilomètres.
Le site de Bouin doit servir de démonstrateur, une fois opérationnel. L’entreprise ambitionne ensuite de répliquer la formule aussi bien en France qu’à l’étranger. Les prochaines unités de production pourraient utiliser l’électricité photovoltaïque, issue de la biomasse solide ou hydraulique.