Il s’agit d’une micro-station à culture fixée qui a la particularité d’être l’œuvre conjointe de 3 sociétés :
- Abas pour la conception du dispositif et son assemblage
- Cepa pour l’électrique
- Méhat pour les cuves
Ces trois sociétés sont basées en Bretagne : la micro-station Simbiose est donc un dispositif résolument local, favorisant l’économie circulaire.
Micro-station Simbiose
La gamme
La Simbiose est disponible de 4 à 13 EH, avec 5 modèles :
- 4 EH
- 5 EH
- 6 EH
- 8 EH
- 13 EH
On apprécie qu’il y ait beaucoup de modèles : cela permet d’ajuster le dimensionnement du dispositif à l’occupation réelle du logement, ce qui justifie largement la présence d’un modèle 4 EH.
À l’instar de plusieurs modèles de micro-station, la Simbiose requiert l’installation d’un suppresseur qui n’est pas intégré au dispositif enterré. Il est donc nécessaire de l’installer dans un local à l’intérieur de la maison, puisque le fabricant ne propose pas d’armoire destinée à une installation à l’extérieur.
Cela peut poser quelques problèmes pour des installations difficiles, car la distance entre le logement et la station doit être réduite, et que le dispositif n’est donc pas totalement tout-en-un.
Fonctionnement
Le fonctionnement de la Simbiose est exactement le même que celui de toutes les micro-stations à culture fixée.
Les eaux usées passent successivement dans trois compartiments, réunis à l’intérieur d’une seule cuve.
Le premier compartiment remplit le même rôle qu’une fosse septique dans une installation traditionnelle : il sert à la décantation des matières solides en suspension dans les eaux usées et à au prétraitement des eaux usées. Les boues formées doivent être vidangées, de la même manière que les boues d’une fosse septique.
Le deuxième compartiment, souvent appelé réacteur, prend en charge le traitement bactérien des eaux usées à proprement parler.
Un support bactérien est fixé au milieu de la cive où se déversent les eaux. Les bactéries présentes dans la cuve vont épurer les eaux. Le traitement bactérien est accéléré par l’apport d’air dans la cuve, autrement appelé « oxygénation ».
Cette oxygénation se fait grâce à un compresseur qui requiert une alimentation électrique constante.
Enfin, le troisième compartiment sert à la clarification des eaux usées. Le peu de matières solides encore en suspension se décante, et les boues sont renvoyées vers le premier compartiment. Il n’y a donc qu’une seule vidange à faire.
Normes
Les stations SIMBIOSE® sont conformes aux normes suivantes :
- Norme 12566-3 + A2, ce qui signifie que la filière répond aux critères de performance pour le marquage CE des systèmes d’assainissement non collectifs.
- NF C 15-100 pour les installations électriques,
- DTU 64.1 pour le système de ventilation,
- Arrêté du 07 septembre 2009 modifié, fixant les prescriptions techniques relatives au rejet des eaux traitées.
Attention : Les eaux pluviales ne doivent en aucun cas transiter dans la micro-station car elles risquent de diluer la charge polluante. Celles-ci doivent être évacuées par un réseau indépendant.
Avantages et inconvénients
La Simbiose présente un premier avantage, c’est d’être fabriquée à 100% en France. Les performances épuratoires de la station sont très bonnes, au dessus de la moyenne, mais son prix n’est pas des plus bas, sans être astronomique.
Malgré le haut rendement épuratoire du dispositif, à savoir de 90 jusqu’à 99 %, l’eau qu’il rejette n’est pas exempte de germes pathogènes, et ceci présente des risques sanitaires. Ainsi, la loi autorise le rejet de l’eau en milieu naturel, mais il est strictement interdit de s’en servir pour l’irrigation des cultures, le lavage, la consommation humaine, etc. sans traitement complémentaire.
Lorsque les bactéries se fixent sur le support installé dans la cuve de réaction biologique, elles créent un biofilm. Cette structure protectrice leur confère une capacité exceptionnelle à supporter les variations de charges. Après une période d’interruption d’apport en effluents, par exemple pendant les week-ends ou les vacances, les souches bactériennes restent présentes sur le biofilm. Ceci permet un redémarrage rapide du processus épuratoire dès que la station d’épuration est alimentée avec de nouveaux effluents, à condition que le suppresseur n’a pas être débranché pendant les périodes d’absence ponctuelle ou prolongée.
Il faut toutefois noter que si la Simbiose est bien une micro-station française, elle n’est pas distribuée à l’heure actuelle sur la totalité du territoire hexagonal, ce qui est dommage.
La garantie proposée par le fabricant sur la fosse est de seulement 10 ans, un peu bas quand on sait que certains fabricants garantissent les fosses jusqu’à 25 ans !
Par ailleurs, sur ce sujet, la fosse n’est disponible qu’en béton, ce qui reste dommage à l’heure où beaucoup de fabricants proposent plusieurs matériaux.
La pose hors-sol, une solution qui peut s’avérer avantageuse
Si la présence d’une nappe phréatique est un souci pour la pose d’une micro-station Simbiose, sachez qu’il est bien possible de l’installer hors-sol. Plutôt que d’engager des travaux d’assèchement, de construction d’un puits de décompression ou de drainage, vous pouvez donc choisir cette option. C’est un avantage pour cette filière, si les réglementations en vigueur autorisent la pose non enterrée, mais c’est aussi le cas de toutes les micro-stations.
Une pose hors-sol est aussi la solution idéale lorsque vous ne disposez que d’un terrain exigu, voire pas de terrain à dédier à l’assainissement.
Dans tous les cas, vous devez contacter un bureau d’étude pour que celui-ci réalise une étude de sol. Le coût d’une telle opération peut aller jusqu’à 600 euros, mais ce n’est pas une dépense superflue, notamment si votre logement se trouve dans une zone difficile. Cette étude pourra vous faire économiser une somme non-négligeable sur les travaux, par exemple si elle vous permet d’installer votre micro-station dans une cave, un hangar ou un sous-sol.
Fréquence de vidange
Pour les micro-stations d’épuration, les réglementations françaises recommandent la vidange lorsque le volume des boues atteint 30 % de celui du décanteur primaire.
En fonction du volume du décanteur, dans des conditions de fonctionnement normales, la fréquence de vidange théorique de la micro-station Simbiose se présente comme suit :
- 4 EH : 11 mois
- 5 EH : 9 mois
- 6 EH : 8 mois
- 8 EH : 9 mois
- 13 EH : 8 mois
Notez cependant que la périodicité des vidanges évolue en fonction du volume d’eaux usées produites par le logement et du mode de vie de ses occupants.
Lorsque les taux d’occupations sont inférieurs aux capacités maximales préconisées, cette fréquence peut être bien inférieure, soit une fois tous les 1 à 3 ans.
Pour la micro-station Simbiose, sachez que le clarificateur doit être vidangé tous les 3 à 5 ans. Ceci implique des coûts supplémentaires par rapport aux autres modèles de micro-station à culture fixée disponibles sur le marché.
En fin de vie, la station SIMBIOSE est entièrement recyclable
Tout d’abord, le béton avec lequel la cuve et les couvercles sont fabriqués est très facilement recyclable. Il peut être concassé et réutilisé par les entreprises du BTP en guise de matériaux primaires.
La station est également dotée de réacteur en inox, un matériau qui présente un taux de recyclage élevé parmi les alliages industriels. Une fois recyclé, il conserve ses caractéristiques et ses qualités.
Les équipements en PVC peuvent être renvoyés au Syndicat National de l’Extrusion Plastique (SNEP) ou au Syndicat des Tubes et Raccords en PVC (STR PVC) pour être recyclés. De même, les lits fixes constitués de structures tubulaires en polymère thermoplastique (PEHD) peuvent être valorisés afin de fabriquer d’autres filières d’assainissement.
Enfin, les équipements électromécaniques de la micro-station, tels que le tableau de commande électrique, le suppresseur et les électrovannes, peuvent être réutilisées pour la fabrication d’autres appareils électroménagers.
Prix de la filière
Voici maintenant le dernier point que nous allons voir pour faire le tour du sujet.
Le tarif d’une micro-station d’épuration varie en fonction de son dimensionnement qui dépend directement du nombre d’habitants et du coût d’entretien du dispositif :
Pour le modèle Simbiose, on peut donc fournir les fourchettes de prix suivantes :
- 2 à 5 habitants : 5 000 à 7 000 euros,
- 6 à 10 habitants : 8 000 à 9 000 euros,
- 10 à 20 habitants : 9 500 à 10 000 euros.
Notez que la société Abas propose un contrat de maintenance lié aux éventuelles difficultés d’entretien pouvant être engendrées par ses micro-stations. Ce contrat n’est pas obligatoire mais conseillé, car il peut vous faire bénéficier de la prestation annuelle proposée par les spécialistes de la société. Sur la durée, ce contrat d’entretien coûte moins cher que les interventions ponctuelles. Par contre, il vous permet de garantir le bon fonctionnement de votre installation.
Règles de bon usage de la micro-station Simbiose
Le dispositif proposé par Abas est certes un équipement performant et conçu pour durer dans le temps. Mais il reste tout de même une micro-station comme tout autre et a donc ses limites. Ce dispositif traite les eaux usées domestiques en faisant appel à une biomasse et les bactéries épuratrices qui traitent les eaux usées présentent une sensibilité à certains produits que vous utilisez au quotidien.
Ainsi, il faut éviter autant que possible d’introduire dans le dispositif les agents chimiques courants tels que l’eau de javel, la soude, etc.
Veillez également à ne pas saturer la micro-station de matières solides tels que les papiers toilette, les lingettes nettoyantes, etc. ni d’y introduire des éléments susceptibles d’obstruer les canalisations (éléments non dégradables).
La micro-station Simbiose pour l’assainissement collectif ou semi-collectif
La société ABAS propose également des micro-stations Simbiose qui répondent aux besoins des collectivités. Cette gamme de stations d’épuration utilise encore la technologie à culture fixée immergée aérée, mais leur capacité peut dans ce cas aller jusqu’à 1000 EH.
Entre autres, ces dispositifs peuvent être installés dans les :
- Aires de repos, d’accueil et de loisirs,
- Entreprises et industriels (fromageries, chenils…),
- Groupements de maisons, villages, lotissements,
- Restaurants, gîtes d’étape, gîtes ruraux,
- Sites touristiques, villages vacances, campings,
- Zones industrielles, parcs d’activités.
Ces établissements peuvent recevoir du public, d’autant que le nombre des pièces principales qu’ils intègrent peut être disproportionné par rapport au nombre de leurs occupants. Selon l’article R. 111-1-1 du Code de la construction et de l’habitation, la règle 1 EH = 1PP ne s’applique plus lorsque vous voulez réaliser leur dimensionnement. Cela doit se faire sur la base de leur capacité d’accueil et leurs besoins réels en termes d’assainissement.
Voici donc quelques règles non exhaustives sur lesquelles vous pouvez vous baser pour définir le nombre d’EH lorsque vous voulez installer une micro-station Simbiose dans ces établissements.
- Usine, atelier : 1 ouvrier 1/2 EH,
- Bureau : 1 employé = 1/3 EH,
- Camping (emplacements résidentiels) : 1 emplacement = 2 EH,
- Camping (emplacements de passage) : 1 emplacement = 1,5 EH,
- Restaurant : 1 couvert servi par jour = 1/4 EH.
À noter que le nombre d’EH obtenu d’après ces relations est généralement augmenté de 1/2 EH par membre du personnel qui officie au sein de l’établissement.
Conclusion
La Simbiose est sans conteste une micro-station solide : elle dispose de très bonnes performances et d’une fabrication de qualité 100% française pour un prix raisonnable.
Cependant, l’absence de choix quant au matériau de la cuve, la garantie limitée et un territoire hexagonal partiellement couverts viennent quelque peu entacher ce qui serait autrement un excellent produit.