La géothermie, qu’elle soit superficielle ou en profondeur, offre une solution viable pour les villes cherchant à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. La réduction de la dépendance aux énergies fossiles est essentielle pour limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. En France, un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55 % entre 1990 et 2030 est actuellement en discussion. Cet objectif nécessite un triplement de nos efforts pour réduire les émissions annuelles. Le secteur du bâtiment en France (résidentiel et tertiaire) est toujours très dépendant du gaz (30 %).
La géothermie, l’utilisation de la chaleur contenue dans le sous-sol, est une des méthodes pour réaliser la transition énergétique. Elle offre une énergie abondante, à faible émission de carbone, renouvelable, non intermittente et pouvant être produite localement. Deux types de géothermie sont utilisés en France : la géothermie de surface et la géothermie profonde. La géothermie de surface est adaptée aux besoins individuels ou aux petites collectivités, tandis que la géothermie profonde est plus appropriée pour alimenter des réseaux de chaleur urbains.
L’Île-de-France, qui compte environ 20 % de la population française, est une région avec un besoin énorme en énergie thermique (chauffage, eau chaude sanitaire et climatisation), environ 90 TWh par an. En 2020, l’Île-de-France comptait 50 installations de géothermie en exploitation, plaçant la région parmi les plus concentrées en unités de production géothermique alimentant des réseaux de chaleur. Cependant, la ressource géothermique de surface exploitée par pompe à chaleur est largement sous-utilisée en Île-de-France. Pour atteindre la neutralité carbone en termes de chauffage et de refroidissement des bâtiments, il est indispensable de développer intensivement la géothermie de surface et profonde sur l’ensemble de la région Île-de-France.