La construction de parcs éoliens au large des côtes suédoises dans la mer Baltique pourrait compromettre les capacités de défense du pays. Une étude des forces armées, relayée par la chaîne publique SVT, révèle que plus d’une dizaine de projets éoliens envisagés risquent de perturber les capteurs radar et les systèmes de détection sous-marins, essentiels pour surveiller les eaux stratégiques de la région. Les interférences générées par les éoliennes, tant sur les ondes radar que sous l’eau, compliquent la détection de sous-marins et réduisent le temps d’alerte en cas de menace, passant de deux minutes à seulement 60 secondes.
Le ministre de la Défense, Pal Jonson, a souligné la gravité de cette problématique dans le contexte sécuritaire tendu en Europe du Nord, notamment face aux activités russes dans la région baltique. Alors qu’une nouvelle base de l’Otan a récemment été inaugurée à Rostock pour coordonner la défense des États membres, Jonson insiste sur la nécessité de concilier impératifs de sécurité et objectifs énergétiques. Parmi les projets concernés figurent plusieurs parcs majeurs, dont Aurora, Triton et Kriegers Flak, qui représentent un enjeu clé pour atteindre les objectifs climatiques et répondre à une demande énergétique croissante estimée à 300 TWh d’ici 2045.
Le gouvernement suédois se retrouve face à un dilemme stratégique entre deux priorités cruciales : renforcer sa défense nationale tout en développant une production énergétique durable. Pal Jonson appelle à une analyse approfondie avant toute décision définitive. Le ministère de la Défense, qui dispose d’un rôle consultatif, n’a pas fixé de calendrier pour ces projets, laissant au gouvernement la responsabilité de trancher ce conflit entre sécurité et transition énergétique.