Lactips, une entreprise née des recherches de Frédéric Prochazka, chimiste à l’Université Jean-Monnet de Saint-Étienne, révolutionne le secteur des plastiques avec un plastique biodégradable. Cette start-up produit un matériau entièrement biodégradable à partir de caséine, une protéine naturelle extraite du lait. Ce plastique, qui se dissout dans l’eau sans polluer, est fabriqué dans une usine située près de Saint-Étienne, inaugurée en 2021. Présentée cette semaine au salon VivaTech, cette innovation a été mise en lumière par le CNRS comme un exemple d’excellence technologique.
La production commence par l’approvisionnement en caséine auprès de caséineries. Mélangée à un additif végétal, elle est transformée en granulés par un processus d’extrusion. Ces granulés, utilisés par les industriels de la plasturgie, permettent de fabriquer des emballages biodégradables, des tuteurs agricoles ou encore des accessoires pour les activités de plein air. Cependant, leur utilisation reste limitée à des applications nécessitant une dégradabilité rapide. Des recherches sont en cours pour diversifier leur usage en combinant ce matériau avec d’autres polymères naturels.
Avec une capacité actuelle de 1 500 tonnes par an, extensible à 10 000 tonnes, Lactips collabore avec des acteurs européens de divers secteurs, notamment l’agroalimentaire et l’agriculture. Protégé par sept brevets, ce matériau, baptisé CareTips, est reconnu pour sa non-écotoxicité. L’innovation dans le domaine des bioplastiques ne s’arrête pas là : des initiatives similaires émergent, comme celle de l’Université Bretagne-Sud, où des plastiques à base de microalgues fermentées sont développés pour des applications spécifiques. Ces avancées témoignent de la montée en puissance des alternatives durables aux plastiques traditionnels.