Toutes les filières traditionnelles sont constituées de fosses toute eaux (FTE) avec lit d’épandage. Quant aux filières agréées, ce sont de nouvelles générations de système d’assainissement non collectif (ANC) tels que les micro-stations d’épuration et le filtre compact.
La FTE est un dispositif qui assure le prétraitement des eaux usées domestiques dans les systèmes d’ANC. Selon son volume, c’est-à-dire sa capacité maximale de traitement des effluents, le prix d’un tel dispositif peut varier. Si un spécialiste vous en recommande un, nous vous proposons de regarder le prix d’une fosse toute eaux de 3000L.
Différence entre fosse septique et fosse toutes eaux
La fosse septique traditionnelle n’est plus autorisée en France. Tout comme la fosse toutes eaux, elle est l’un des éléments constituants d’une filière d’assainissement autonome qui fait office de dispositif de prétraitement des eaux.
Seulement, la fosse septique ne peut traiter que les eaux-vannes provenant des toilettes, contrairement à la FTE qui peut recevoir l’ensemble des eaux usées domestiques, c’est-à-dire les eaux vannes et les eaux ménagères.
Si à présent, on parle toujours de fosse septique, ce terme désigne tout simplement la fosse toutes-eaux.
Cela dit, une FTE seule ne permet pas d’assurer l’épuration des effluents domestiques. Un dispositif d’épandage ou un système de filtration à sable est généralement placé à sa sortie.
Pour définir le volume de la FTE d’un logement, il faut calculer le nombre de pièces principales (PP) qu’il renferme. Ce nombre traduit le potentiel d’accueil de l’habitation (en nombre de personnes) et donc la production approximatif des effluents que la fosse toutes eaux doit être capable de pré-traiter.
Toutefois, il faut savoir que le volume d’une FTE ne doit pas être inférieur à 3000 litres, ce qui correspond à un logement de 5 PP, ou 3 chambres. À chaque PP supplémentaire, il faudra ajouter 1000 litres.
Notez également que, lorsque le spécialiste réalise le calcul du volume de la fosse, il va prendre en considération le potentiel (présent et futur) du logement où elle sera installée. Cela permet d’éviter un dimensionnement trop juste qui risque de remettre en cause la conformité de la fosse et d’augmenter la fréquence d’entretien.
Le fonctionnement de la fosse toutes eaux
La FTE est raccordée à une canalisation dans laquelle seront acheminées les eaux usées de votre logement.
- Dans un premier temps, les effluents arrivent dans la FTE.
- Les matières les plus lourdes (papier toilette, excréments, etc.) vont se décanter au fond de la cuve, en formant des boues.
- Les graisses plus légères flottent en surface.
- Les matières organiques sont liquéfiées par des bactéries épuratrices se trouvant naturellement dans les eaux usées.
- Enfin, une canalisation emmène les effluents pré-traités vers une filière de traitement tel qu’un épandage, un filtre à sable ou un filtre compact.
La FTE est munie d’un système de ventilation qui permet d’évacuer les gaz générés lors de la transformation des matières organiques. Ces gaz ne sont pas toutefois nocifs, ni pour l’homme ni pour l’environnement.
À l’entrée de la FTE, on trouve un dégrilleur. C’est une sorte de grille dont le rôle est d’empêcher les gros objets non-dégradables d’arriver à l’intérieur de la cuve.
En sortie de la fosse, on trouve également un pré-filtre qui retient les matières organiques trop volumineuses qui peuvent endommager la filière de traitement.
Qu’est-ce qu’un bac à graisse ?
Le bac à graisse est un dispositif complémentaire placé en tête de réseau, avant la FTE.
Auparavant, le bac dégraisseur était utilisé pour transformer votre fosse septique traditionnelle en FTE. Dans ce cas, le dispositif prend donc en charge le traitement des graisses provenant de la cuisine et de la salle de bain.
Quant à la fosse toutes eaux, elle est munie d’une paroi siphoïde destinée au dégraissage des effluents domestiques. Il donc inutile de mettre en place un bac à graisse, sauf si la FTE se trouve à plus de 10 mètres de votre logement. Dans ce cas, le dispositif permet d’éviter que les huiles et graisses s’accumulent dans les canalisations et colmatent le reste du dispositif d’assainissement. Pour cela, il doit être placé le plus près possible du bâtiment.
PVC ou béton, quelle fosse toutes eaux choisir ?
Cette question revient toujours lorsqu’un particulier veut installer une fosse toutes eaux pour son habitation. En réalité, ces deux types de matériaux ont des avantages, mais aussi des inconvénients.
D’un côté, la FTE en béton se présente comme la meilleure solution pour pré-traiter de gros volumes d’effluents. Pour information, sachez que le volume d’une FTE en béton peut atteindre jusqu’à 10 000 litres. Elle peut donc être utilisée pour des projets de grande envergure, tels que l’assainissement d’un hôtel, d’un lotissement ou d’une entreprise. On ne trouve pas généralement de FTE en plastique aussi grande.
Pourtant, le béton est un matériau lourd et son installation est plus difficile et plus longue, comparée à celle d’une fosse en PVC. Par ailleurs, bien qu’elle soit très résistante à la compression, la FTE en béton résiste mal à la corrosion. Enfin, il ne s’agit pas d’un dispositif très étanche. Même si son étanchéité est généralement suffisante et correcte, elle n’arrive pas à concurrencer la FTE en PVC.
D’un autre côté, la fosse plastique est généralement installée pour les habitations individuelles, étant donné que leur volume ne dépasse pas généralement les 4 000 litres. Mais pour notre cas, c’est-à-dire pour une fosse toutes eaux de 3000 L, le plastique reste tout de même le matériau idéal, comparé au béton.
Le FTE en PVC est à la fois léger et assure une étanchéité maximale, étant donné que les couvercles se vissent. Elle est aussi très appréciée pour sa grande résistance à la corrosion.
En termes de prix de l’installation, le modèle en PVC est le plus économique car les travaux de terrassement sont limités, le système ne requiert pas l’utilisation d’un système de levage lourd et il est plus facile d’extraire la FTE en cas de besoin.
Voici donc un rapide bilan des avantages et inconvénients de chaque type de matériaux pouvant être utilisé pour la FTE. Retenez toutefois que seule l’étude du sol vous permettra de savoir exactement le modèle adapté à votre logement.
Règles d’installation
L’installation d’une FTE doit respecter quelques règles, notamment pour son emplacement :
- Elle doit être installée à plus de 5 mètres de l’habitation.
- Elle doit également être placée à au moins 3 mètres des limites de la propriété.
- Aucun arbuste ou arbre ne doit se trouver à moins de 3 mètres du dispositif, car les racines peuvent l’endommager.
- Aucune plantation ne doit se trouver au-dessus de l’installation, sauf le gazon.
- Une distance d’au moins 35 mètres doit être respectée entre la FTE et un captage d’eau potable pour la consommation (source d’eau, puits, etc.).
- Enfin, la FTE doit être placée hors d’une zone de passage ou de stationnement de véhicules.
Les étapes de l’installation
La mise en place d’une FTE nécessite des travaux de terrassement plus ou moins importants en fonction du modèle choisi. Elle doit être posée dans les règles de l’art et demande toujours le savoir-faire d’un spécialiste agréé en matière d’assainissement.
Le professionnel va tout d’abord calculer le dimensionnement exact de la FTE. Ensuite, il creuse un trou en fonction de la taille du dispositif, puis réalise un coffrage. Pour ce faire, le professionnel s’assurera que la fosse n’entre en contact avec les parois du trou. Il va donc mettre environ 20 à 30 cm d’espace de chaque côté du dispositif.
Après cela, il va s’assurer que le trou est parfaitement plat et que le sol ne contient aucun objet pointu. La plupart du temps, on peut mettre un lit de sable d’environ 10 à 15 cm d’épaisseur pour assurer la stabilité de l’installation. Si le sol manque de stabilité, on peut aussi créer une semelle en béton pour mieux supporter le dispositif.
Ceci étant fait, le spécialiste va donc placer la fosse au centre du coffrage, dans le bon sens, de manière à ce qu’elle soit parfaitement mise à niveau.
Une fois en place, le spécialiste procède au remblaiement des contours de la FTE avec un matériau sableux. En même temps, il remplit la fosse d’eau pour que celle-ci ne s’écrase pas sous la pression du sable. Le remblaiement peut alors être réalisé jusqu’en haut de la fosse.
Vient ensuite le raccordement du dispositif au logement. Le professionnel va installer les tuyaux en respectant une pente de 2 à 4 % pour permettre le bon écoulement des eaux. Les tuyaux de raccordement sont également installés, avec une pente d’environ 1 % entre la FTE et la filière de traitement.
Pour finir, les regards sont installés au niveau du sol. Ils doivent être parfaitement étanches pour éviter que l’eau de pluie n’arrive jusqu’à la FTE.
Le prix d’une fosse toutes-eaux 3000L
Au lieu de cela, nous nous intéresserons sur l’investissement à long terme, c’est-à-dire tous les postes de dépenses qui s’ajoutent aux prix d’achat de la FTE.
Le prix d’achat
Une FTE coûte entre 500 et 2 000 euros. Et pour réaliser son installation et acheter les différents accessoires tels que la tuyauterie, le filtre, etc., les dépenses peuvent osciller entre 3 500 et 8 000 euros.
Choisir un tel dispositif est un bon début, et pour ce faire, il faudra parfois payer plus cher. Mais il ne faut pas se limiter au prix d’achat. En effet, il serait encore mieux que le système fasse l’objet d’un service de maintenance et de suivi. Si possible, optez donc pour un modèle accompagné d’une garantie de plusieurs dizaines d’années, d’un SAV et d’un contrat d’entretien annuel.
L’étude du sol
Parfois, il est nécessaire de procéder à une étude des sols avant de choisir votre système. Pour cela, un bureau d’étude pourrait vous facturer entre 200 et 500 euros. Au cas où le coût de sa prestation dépasserait les 500 euros, il est recommandé de vous rapprocher d’un autre spécialiste pour avoir un second devis afin de les comparer.
Les diagnostics du SPANC
N’oubliez pas d’intégrer les différents contrôles réalisés par le Service public d’Assainissement non collectif (SPANC). Ce service peut effectuer un diagnostic du projet pour pouvoir le valider et un contrôle de conformité du système d’ANC avant son remblaiement. Ces opérations peuvent coûter en moyenne 80 à 150 euros.
Les coûts d’entretien
Notez qu’une FTE a besoin d’un entretien plus régulier qu’une fosse septique traditionnelle. Néanmoins, il ne faut pas attendre que la FTE présente un dysfonctionnement pour effectuer son entretien.
Concrètement, cette opération consiste en éliminer le tartre et les déchets qui s’accumulent sur les parois. En passant, vous pouvez nettoyer le bac à graisse tous les 6 mois.
Tous les ans, où lorsque vous constatez que les eaux ne sont pas correctement évacuées, il faut vérifier le dégrilleur, le nettoyer ou le remplacer en cas de besoin.
Enfin, vous devez vous assurer que la ventilation n’est pas bouchée, ce qui pourrait gêner l’évacuation des gaz.
Les vidanges
La vidange est une opération devant être effectuée dès que la quantité des boues qui s’accumulent au fond atteint 50 % du volume utile de la FTE. Bien entendu, vous pouvez le faire plus tôt pour optimiser le fonctionnement et la durabilité de votre système, mais seulement si vous en avez les moyens. Les vidanges doivent être réalisées par un spécialiste et le coût va de 150 à 300 euros.
En général, il faut réaliser une vidange tous les 2 à 4 ans afin d’éviter le colmatage du système de traitement situé en aval de la filière d’assainissement.
Bien sûr, il faut prévoir un budget plus ou moins conséquent pour les vidanges. Mais si vous faites appel à un professionnel, vous pouvez bénéficier d’une garantie décennale, d’un ou prêt à taux zéro ou encore d’un abattement de la TVA à 10 % sur les dépenses liées aux travaux d’entretien, sous certaines conditions.
Là encore, il ne faut pas traîner pour la réalisation de la vidange. Si cette opération n’est pas réalisée à temps, vous risquez d’être dérangé par les mauvaises odeurs. Pire encore ! Vous pouvez abîmer l’installation.
Mis à part les entretiens réguliers et les vidanges, sachez que votre FTE doit être contrôlée par le SPANC tous les 10 ans. Actuellement, le prix de ce diagnostic avoisine les 186 euros, mais notez qu’il y a de grandes disparités selon les SPANC. Le coût de ce contrôle peut donc aller de 35 jusqu’à plus de 650 euros en fonction de votre région.
Conclusion
En considérant les différents coûts liés à l’installation et le contrôle du dispositif, on peut conclure que, pour mettre en place une FTE de 3000 L, il faudra prévoir un budget de 4 000 à 8 000 euros.
Ce ne sont toutefois que des prix indicatifs, étant donné que les dépenses énoncées ne sont pas exhaustives, pouvant ainsi varier en fonction des besoins de votre logement. C’est seulement avec l’aide du SPANC et des spécialistes agréés que vous pourrez avoir une idée précise du montant des travaux.