Pour 2050, il n’y aura pas de neutralité carbone pour l’Union européenne. En effet, quatre pays de l’Est, y compris la Pologne, ont bloqué l’accord. Les dirigeants des 28 pays membres de l’UE ne sont pas parvenus à s’accorder sur la date de 2050 pour la neutralité carbone. La République Tchèque, la Pologne, la Hongrie et l’Estonie s’y sont opposées.
L’Union européenne y était presque ! Lors du Conseil européen en Roumanie, à Sibiu, les vingt-huit dirigeants nationaux n’ont, finalement, pas réussi à s’accorder sur la date précise pour la neutralité carbone à l’échelle européenne. L’opposition de la Pologne aux 24 autres pays concernant l’échéance a été soutenue par l’Estonie, la Hongrie et la République Tchèque.
À l’issue du sommet, les dirigeants ont demandé à ce que la Commission travaille sur les incitations, les conditions et le cadre à mettre en place pour déterminer la façon dont une transition vers la neutralité climatique peut être assurée. Évoquée uniquement dans un renvoi en bas de page, la date de 2050 n’inclut pas les pays qui s’y sont opposé. Ces derniers ont, en effet, une économie basée sur les énergies fossiles.
Pour le président français, avoir réussi à réunir 24 pays sur cette échéance constituait une réelle avancée alors qu’en mars, seuls le Benelux et la France avaient porté cet objectif.
Le projet de texte avait prévu d’atteindre cette neutralité à condition qu’elle soit socialement équilibrée, respecte le droit des États membres de décider eux-mêmes de leur propre mix énergétique et respecte leurs circonstances nationales. Pour les 4 pays de l’Europe de l’Est, le financement de leur transition énergétique n’est pas suffisamment garanti.
Cet objectif de neutralité carbone en 2050 aurait entraîné un effort massif quant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et à la compensation des émissions restantes à l’aide des dispositifs d’absorption.
Ces pays de l’Est dépendent principalement des combustibles fossiles. La République tchèque produit avec du charbon près de 60 % de son électricité. Quant à la Pologne, qui enregistre annuellement 45 000 décès prématurés causés par la pollution atmosphérique, utilise le charbon pour produire 80 % de son électricité. Le charbon est également utilisé pour le chauffage domestique de façon massive.
Pour faire la transition, ces pays doivent être aidés, car cela leur est plus difficile par rapport aux autres qui sont plus avancés en terme d’énergies propres, mais cela ne doit pas être un motif pour de faibles engagements climatiques.